mardi 10 novembre 2009

Urgence : Euthanasie


Vous avez sans doute tous déjà reçu l'appel a la mobilisation de l'ADV, mais comme vous n'avez sans doute pas tous répondu a cet appel je vous le renvoi... :

Une proposition de loi sur l'euthanasie vient d’être déposée par 120 députés socialistes à l’Assemblée Nationale. Elle sera discutée le 19 novembre prochain. Certains députés de la majorité se sont déclarés ces dernières semaines favorables à une légalisation de l'euthanasie.
Il est urgent de se mobiliser et de montrer une forte opposition à toute tentative de légalisation de l’euthanasie.
Cet Appel sera adressé dès le 17 novembre à tous les partis politiques et responsables des groupes parlementaires. Nous devons agir très vite pour obtenir le plus de signatures possible.


dimanche 8 novembre 2009

Qu'est ce que la Chrétienté ?

Chers pèlerins de Notre-Dame,

Vous voilà enfin rassemblés en compagnie de vos anges gardiens, présents eux aussi par milliers, que nous saluons avec affection et reconnaissance, au terme de cet ardent pèlerinage, plein de prières, de chants et de sacrifices, et déjà certains d'entre vous ont retrouvé la robe blanche de l'innocence baptismale. Quel bonheur !

Vous voilà rassemblés par une grâce de Dieu dans l'enceinte de cette cathédrale bénie, sous le regard de Notre-Dame de la Belle Verrière, une des plus belles images de la Très Sainte Vierge. Image devant laquelle nous savons que saint Louis est venu s'agenouiller après un pèlerinage accompli pieds nus. Est-ce que cela ne suffit pas à nous rendre le goût de nos racines chrétiennes et françaises ? Nous vous remercions, chers pèlerins, parce que, en l'honneur de cette Vierge sainte, vous vous êtes mis en marche par milliers, et ce sont des milliers de voix, sortant de milliers de poitrines, de tous les âges et de toutes les conditions, qui nous donnent ce soir la plus belle et la plus vivante image de la chrétienté. Nous vous remercions de vous présenter ainsi chaque année comme une parabole vivante ; car lorsque vous vous avancez au cours de ces trois jours de marche vers le sanctuaire de Marie, en priant et en chantant, vous exprimez la condition même de la vie chrétienne qui est d'être un long pèlerinage et une longue marche vers le paradis ! Et cette marche aboutit dans l'église, qui est l'image du sanctuaire céleste.
La vie chrétienne est une marche, souvent douloureuse, passant par le Golgotha, mais éclairée par les splendeurs de l'Esprit. Et qui débouche dans la gloire. Ah ! on peut bien nous persécuter, cependant j'interdis qu'on nous plaigne. Car nous appartenons à une race d'exilés et de voyageurs, douée d'un prodigieux pouvoir d'intervention, mais qui refuse - c'est sa religion - de laisser détourner son regard des choses du Ciel. N'est-ce pas ce que nous chanterons tout à l'heure à la fin du Credo : Et exspecto, - et j'attends - Vitam venturi sæculi, - la vie du siècle à venir. Oh ! non pas un âge d'or terrestre, fruit d'une évolution supposée, mais le vrai paradis de Dieu dont Jésus parlait en disant au bon larron : « Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis ! »
Si nous cherchons à pacifier la terre, à embellir la terre, ce n'est pas pour remplacer le Ciel, c'est pour lui servir d'escabeau. Et si un jour, face à la barbarie montante, nous devions prendre les armes en défense de nos cités charnelles, c'est parce qu'elles sont, comme le disait notre cher Péguy, « l'image et le commencement et le corps et l'essai de la maison de Dieu ». Mais avant même que ne sonne l'heure d'une reconquête militaire, n'est-il pas permis de parler de croisade, du moins lorsqu'une communauté se trouve menacée dans ses familles, dans ses écoles, dans ses sanctuaires, dans l'âme de ses enfants ? Aussi bien, chers amis, nous n'avons pas peur de la révolution : nous craignons plutôt l'éventualité d'une contre-révolution sans Dieu !
Ce serait rester enfermés dans le cycle infernal du laïcisme et de la désacralisation ! Il n'y a pas de mot pour signifier l'horreur que doit nous inspirer l'absence de Dieu dans les institutions du monde moderne ! Voyez l'ONU : architecture soignée, aula gigantesque, drapeaux des nations qui claquent dans le ciel. Pas de crucifix !
Le monde s'organise sans Dieu, sans référence à son Créateur. Immense blasphème ! Entrez dans une école d'État . les enfants y sont instruits sur tout. Silence sur Dieu ! Scandale atroce ! Mutilation de l'intelligence, atrophie de l'âme - sans parler des lois permettant le crime abominable de l'avortement.
Ce qu'il y a de plus triste, mes chers frères, et de plus honteux, c'est que la masse des chrétiens finit par s'habituer à cet état de chose. Ils ne protestent pas ; ils ne réagissent pas. Ou bien, pour se donner une excuse, ils invoquent l'évolution des moeurs et des sociétés. Quelle honte !
Il y a quelque chose de pire que le reniement déclaré, disait l'un des nôtres, c'est l'abandon souriant des principes, le lent glissement avec des airs de fidélité. Est-ce qu'une odeur putride ne se dégage pas de la civilisation moderne ?
Eh bien ! contre cette apostasie de la civilisation et de l'État qui détruit nos familles et nos cités, nous proposons un grand remède, étendu au corps tout entier ; nous proposons ce qui est l'idée-force de toute civilisation digne de ce nom : la chrétienté !
Qu'est-ce que la chrétienté ? Chers pèlerins, vous le savez et vous venez d'en faire l'expérience : la chrétienté est une alliance du sol et du ciel ; un pacte, scellé par le sang des martyrs, entre la terre des hommes et le paradis de Dieu ; un jeu candide et sérieux, un humble commencement de la vie éternelle. La chrétienté, mes chers frères, c'est la lumière de l'Évangile projetée sur nos patries, sur nos familles, sur nos moeurs et sur nos métiers. La chrétienté, c'est le corps charnel de l'Eglise, son rempart, son inscription temporelle. La chrétienté, pour nous autres Français, c'est la France gallo-romaine, fille de ses évêques et de ses moines ; c'est la France de Clovis converti par sainte Clotilde et baptisé par saint Rémi ; c'est le pays de Charlemagne conseillé par le moine Alcuin, tous deux organisateurs des écoles chrétiennes, réformateurs du clergé, protecteurs des monastères. La chrétienté, pour nous, c'est la France du XIIe siècle, couverte d'un blanc manteau de monastères, où Cluny et Cîteaux rivalisaient en sainteté, où des milliers de mains jointes, consacrées à la prière, intercédaient nuit et jour pour les cités temporelles !
C'est la France du XIIIe siècle, gouvernée par un saint roi, fils de Blanche de Castille, qui invitait à sa table saint Thomas d'Aquin, tandis que les fils de saint Dominique et de saint François s'élançaient sur les routes et dans les cités, prêchant l'Évangile du Royaume. La chrétienté, en Espagne, c'est saint Ferdinand, le roi catholique, c'est Isabelle de France, soeur de saint Louis, rivalisant avec son frère en piété, en courage et en .intelligente bonté.
La chrétienté, chers pèlerins, c'est le métier des armes, tempéré et consacré par la chevalerie, la plus haute incarnation de l'idée militaire ; c'est la croisade où l'épée est mise au service de la foi, où la charité s'exprime par le courage et le sacrifice. La chrétienté, c'est l'esprit laborieux, le goût du travail bien fait, l'effacement de l'artiste derrière son oeuvre. Connaissez-vous le nom des auteurs de ces chapiteaux et de ces verrières ?
La chrétienté, c'est l'énergie intelligente et inventive, la prière traduite en action, l'utilisation de techniques neuves et hardies. C'est la cathédrale, élan vertigineux, image du ciel, immense vaisseau où le chant grégorien unanime s'élève, suppliant et radieux, jusqu'au sommet des voûtes pour redescendre en nappes silencieuses dans les cours pacifiés. La chrétienté, mes frères, - soyons véridiques - c'est aussi un monde menacé par les forces du mal ; un monde cruel où s'affrontent les passions, un pays en proie à l'anarchie, le royaume des lis saccagé par la guerre, les incendies, la famine, la peste qui sème la mort dans les campagnes et dans les cités. Une France malheureuse, privée de son roi, en pleine décadence, vouée à l'anarchie et au pillage. Et c'est dans cet univers de boue et de sang que l'humus de notre humanité pécheresse, arrosé par les larmes de la prière et de la pénitence, va faire germer la plus belle fleur de notre civilisation, la figure la plus pure et la plus noble, la tige la plus droite qui soit née sur notre sol de France : Jeanne de Domrémy !
Sainte Jeanne d'Arc achèvera de nous dire ce qu'est une chrétienté. Ce n'est pas seulement la cathédrale, la croisade et la chevalerie ; ce n'est pas seulement l'art, la philosophie, la culture et les métiers des hommes montant vers le trône de Dieu comme une sainte liturgie. C'est aussi et surtout la proclamation de la royauté de Jésus-Christ sur les âmes, sur les institutions et sur les moeurs. C'est l'ordre temporel de l'intelligence et de l'amour soumis à la très haute et très sainte royauté du Seigneur Jésus.
C'est l'affirmation que les souverains de la terre ne sont que les lieutenants du roi du Ciel. « Le royaume n'est pas à vous, dit Jeanne d'Arc au Dauphin. Il est à Messire. - Et quel est votre Sire ? demande-t-on à Jeanne. - C'est le roi du Ciel, répond la jeune fille, et il vous le confie afin que vous le gouverniez en son nom. »
Quel élargissement de nos perspectives ! Quelle vision grandiose sur la dignité de l'ordre temporel ! En un trait saisissant, la bergère de Domrémy nous livre la pensée de Dieu sur le règne intérieur des nations.
Car les nations, - et la nôtre en particulier - sont des familles aimées de Dieu, tellement aimées que Jésus-Christ, les ayant rachetées et lavées de son sang, veut encore régner sur elles d'une royauté toute de paix, de justice et d'amour qui préfigure le Ciel.
« France, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? » interrogeait le pape il y a cinq ans.
Très Sainte Vierge Marie, Notre-Dame de France, Notre-Dame de Chartres, nous vous demandons de guérir ce peuple infirme, de lui rendre sa pureté d'enfant, son honneur de fils. Nous vous demandons de lui rendre sa vocation terrienne, sa vocation paysanne, ses familles nombreuses penchées avec respect et amour sur la terre nourricière. Cette terre qui a su produire, au cours des siècles, un pain honnête et des fruits de sainteté.
Très Sainte Vierge, rendez à ce peuple sa vocation de soldat, de laboureur, de poète, de héros et de saint. Rendez-nous l'âme de la France !
Délivrez-nous de ce fléau idéologique qui violente l'âme de ce peuple. Ils ont chassé les crucifix des écoles, des tribunaux et des hôpitaux. Ils font en sorte que l'homme soit éduqué sans Dieu, jugé sans Dieu et qu'il meure sans Dieu !
C'est donc à une croisade et à une reconquête que nous sommes conviés. Reconquérir nos écoles, nos églises, nos familles.
Alors, ,un jour, si Dieu nous en fait la grâce, nous verrons au terme de nos efforts, venir à nous le visage radieux et tant aimé de celle que nos anciens appelaient la douce France. La douce France, image de la douceur de Dieu ! Nous sera-t-il permis, ce soir, devant quelques milliers de pèlerins de parler de la douceur de Dieu ?
C'est une moine qui vous parle. Et la douceur de Dieu, vous le savez, récompense au delà de toute prévision les combats que ses serviteurs livrent pour le Royaume. Douceur paternelle de Dieu. Douceur du crucifié ! O douce Vierge Marie, enveloppez d'un manteau de douceur et de paix nos âmes affrontées à de durs combats. L'an prochain, c'est à toute la chrétienté que nous donnons rendez-vous aux pieds de Notre-Dame de Chartres, qui sera désormais notre Czestochowa national. Que le Saint-Esprit vous illumine, que la Très Sainte Vierge vous garde et que l'armée des anges vous protège. Ainsi soit-il !

Homélie de Dom Gérard
Cathédrale de Chartres
Lundi de Pentecôte 1985





jeudi 5 novembre 2009

« QUE DIRE A UN JEUNE DE 20 ANS »


Quand on a connu tout et le contraire de tout,
quand on a beaucoup vécu et qu’on est au soir de sa vie,
on est tenté de ne rien lui dire,
sachant qu’à chaque génération suffit sa peine,
sachant aussi que la recherche, le doute, les remises en cause
font partie de la noblesse de l’existence.

Pourtant, je ne veux pas me dérober,
et à ce jeune interlocuteur, je répondrai ceci,
en me souvenant de ce qu’écrivait un auteur contemporain :

«Il ne faut pas s’installer dans sa vérité
et vouloir l’asséner comme une certitude,
mais savoir l’offrir en tremblant comme un mystère».

A mon jeune interlocuteur,
je dirai donc que nous vivons une période difficile
où les bases de ce qu’on appelait la Morale
et qu’on appelle aujourd’hui l’Ethique,
sont remises constamment en cause,
en particulier dans les domaines du don de la vie,
de la manipulation de la vie,
de l’interruption de la vie.

Dans ces domaines,
de terribles questions nous attendent dans les décennies à venir.
Oui, nous vivons une période difficile
où l’individualisme systématique,
le profit à n’importe quel prix,
le matérialisme,
l’emportent sur les forces de l’esprit.

Oui, nous vivons une période difficile
où il est toujours question de droit et jamais de devoir
et où la responsabilité qui est l’once de tout destin,
tend à être occultée.

Mais je dirai à mon jeune interlocuteur que malgré tout cela,
il faut croire à la grandeur de l’aventure humaine.
Il faut savoir,
jusqu’au dernier jour,
jusqu’à la dernière heure,
rouler son propre rocher.
La vie est un combat
le métier d’homme est un rude métier.
Ceux qui vivent sont ceux qui se battent.

Il faut savoir
que rien n’est sûr,
que rien n’est facile,
que rien n’est donné,
que rien n’est gratuit.

Tout se conquiert, tout se mérite.
Si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu.

Je dirai à mon jeune interlocuteur
que pour ma très modeste part,
je crois que la vie est un don de Dieu
et qu’il faut savoir découvrir au-delà de ce qui apparaît
comme l’absurdité du monde,
une signification à notre existence.

Je lui dirai
qu’il faut savoir trouver à travers les difficultés et les épreuves,
cette générosité,
cette noblesse,
cette miraculeuse et mystérieuse beauté éparse à travers le monde,
qu’il faut savoir découvrir ces étoiles,
qui nous guident où nous sommes plongés
au plus profond de la nuit
et le tremblement sacré des choses invisibles.

Je lui dirai
que tout homme est une exception,
qu’il a sa propre dignité
et qu’il faut savoir respecter cette dignité.

Je lui dirai
qu’envers et contre tous
il faut croire à son pays et en son avenir.

Enfin, je lui dirai
que de toutes les vertus,
la plus importante, parce qu’elle est la motrice de toutes les autres
et qu’elle est nécessaire à l’exercice des autres,
de toutes les vertus,
la plus importante me paraît être le courage, les courages,
et surtout celui dont on ne parle pas
et qui consiste à être fidèle à ses rêves de jeunesse.

Et pratiquer ce courage, ces courages,
c’est peut-être cela

«L’Honneur de Vivre»

Hélie de Saint Marc

mardi 3 novembre 2009

Pas envie d’aller à la messe ?

Tu le dis à longueur de temps : tu n’aimes pas la messe et tous les prétextes sont bons pour y échapper. Tu essaies de négocier mais tes parents restent aussi inébranlables que Bouddha : tant que tu es sous leur toit, il y a des incontournables et la messe du dimanche en fait partie.
En prime, il faut mettre un pantalon, une chemise et des chaussures correctes … Tu grognes, tu grondes, tu finis par obtempérer et arrives sur les chapeaux de roues pendant le chant d’entrée.
Freinage d’urgence au Kyrie. « L’essentiel, c’est de participer », grommelles-tu avant de te rendormir. Tu parles d’une participation ! Tu subis. Maintenant que tu es là, réveille-toi et fais contre mauvaise fortune bon coeur.

Sers-toi de ta voix, pour chanter avec tes frères, prier avec eux, répondre aux oraisons du prêtre.
Sers-toi de tes yeux et de tes oreilles : la liturgie, que te dit-elle de Dieu ?
Sers-toi de tes mains et de tes jambes : chaque attitude physique reflète une attitude du coeur.
Tu vas à la messe pour répondre à l’appel du Christ. Le dimanche, point de réveil, ce sont les cloches qui sonnent (moins tôt, avoue !) : le Seigneur t’appelle. La messe, disent les prêtres qui ont fait du marketing dans leur jeunesse, est un rendez-vous d’amour. Un rendez-vous d’amour ?
Ça devrait te parler ! Pour tes amis, tu es fidèle et disponible. Le téléphone sonne et, hop, te voilà prêt à bondir pour venir en aide au copain qui t’appelle ou qui t’invite. Or, le Christ est bien plus que ton ami, il est ton frère et ton Dieu. Et Il t’attend ! Pour quoi faire ? Pour se donner à toi, pour remplir ta vie et ton coeur de son amour. Comment le Christ va t-Il donner sens à ta vie si tu ne te laisses pas aimer ? Car, dis-moi, qu’est-ce donc qu’un croyant non pratiquant ? N’est-ce pas un peu comme un amoureux qui ne verrait jamais sa fiancée ? De quoi nourrirait-il son amour ?
« La Messe est longue » me dis-tu ; et moi je te réponds parce que ton amour est court ! Je trouve même qu’il serait malhonnête de profiter de tes parents, du toit qu’ils t’offrent, des études qu’ils te paient, des repas qu’ils te servent, sans partager également avec eux leurs valeurs et à commencer par la première : la messe du dimanche. Chez eux tu n’es pas à l’hôtel et rien ne t’est dû. Et sache que si « ça te gonfle » d’aller à la messe, tes parents eux aussi en ont peut-être marre de repasser ton linge, faire ta lessive ou te conduire ici ou là pour tes soirées et tes rendez-vous divers.
Tu vas à la messe pour rencontrer tes frères. Le dimanche matin, toute la communauté paroissiale se retrouve. Les personnes seules, les familles, les enfant du caté, quelques bébés qui assurent un fond sonore, un ou deux copains traînés là par leurs parents (aussi ringards que les tiens, quelle misère …), des jeunes, des vieux, des petits et des costauds, des drôles et des sérieux, tous rassemblés au nom du Seigneur. D’un seul coeur et d’une seule âme, réunis pour prier, chanter, nous sommes le signe, les uns pour les autres, de l’amour de Dieu pour chacun de nous. L’Eglise ne peut vivre pleinement sans toi. Tu es attendu et ta place reste vide lorsque tu ne viens pas. Tu vas à la messe pour t’offrir avec le Christ. Pas la peine d’ouvrir des yeux comme des soucoupes : tu as bien lu. L’eucharistie est, dit l’Eglise, le centre et le sommet de la vie chrétienne qu’elle construit en profondeur. Une vie chrétienne sans Eucharistie, c’est un peu comme un homme sans colonne vertébrale : ça ne se tient pas, ça n’avance pas, c’est mou et difforme. Sais-tu que, par ton baptême, tu es appelé à exercer un sacerdoce baptismal ? Ton sacerdoce baptismal consiste à t’offrir toi-même à Dieu, à la suite du Christ. Et c’est l’Eucharistie qui fait le lien entre l’offrande du Christ et l’offrande de soi. Le pain et le vin représentent ta vie, ton travail, tes joies, tes difficultés. De tout cela, le Christ fait son Corps et son Sang. Dans l’eucharistie ton offrande rejoint celle du Christ, et est sanctifiée par elle.
Si bien que « participer » ne consiste pas d’abord à lire, quêter ou chanter : participer, c’est s’offrir en même temps que Jésus à son Père : mettre dans la patène toute ta vie, tes projets, tes questions. Tu vas à la messe parce que c’est là que se construit ta vie familiale. La messe dominicale donne une orientation et une cohérence de fond à ce que tu vis le reste de la semaine. Finalement l’enjeu n’est pas une heure le dimanche matin, c’est bien plus que cela : le pardon, la tendresse, la fidélité, la charité, le sens du service vécus chaque jour. Tu sais comme cela est difficile, où trouver la force de le vivre sinon dans le Christ ? Comment peux-tu m’assurer vouloir rester fidèle à ta femme ou à ton mari toute ta vie si tu ne peux être fidèle à une heure de célébration chaque semaine ?
Alors, toujours obligé d’aller à la messe ? Eh bien oui ! La foi demande toujours une fidélité. Comme tout amour, elle s’éprouve et se dit dans la durée. Car, n’en doute pas, l’amour est exigeant : dans tout amour, il y a d’abord la volonté d’aimer.
Jean-Paul II rayonnait d’amour mais n’a jamais lâché sur les exigences de l’amour … Oui, il y a un effort à fournir mais cet effort a un but : l’amour.